Le Faso bientôt sur orbite

Le Faso bientôt sur orbite

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Autant le projet suscite un grand enthousiasme, autant, il nourrit un scepticisme chez certains. Mais le Professeur Frédéric Ouattara tient fermement à son projet qui place le Burkina Faso sur une orbite. Au propre comme au figuré. Entretien exclusif accordé à Détentronews.

Pouvez-vous nous dire à quand remonte le projet de Burkina Sat?

Le projet Burkina-Sat1 est né depuis notre participation à la 62ème session du Comité des Nations-Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (CUPEEA).
Une rencontre qui s’est tenue à Vienne en Autriche du 12 au 21 juin 2019.
Nous avons assisté à la présentation d’activités spatiales de certains pays en voie de développement lors de cette session, de retour au Burkina Faso, nous avons échangé avec le Ministre en charge de l’Enseignement supérieur, le Pr Alkassoum MAIGA, du projet de construction d’un satellite Burkinabè.
Le Pr Alkassoum MAIGA a non seulement approuvé cette idée mais a aussi autorisé le financement des travaux.
Je voudrais ici traduire toute notre reconnaissance au Chef de l’Etat, au Gouvernement du Burkina Faso et au Ministre Pr Alkassoum MAIGA pour tous les efforts consentis pour l’accompagnement de ce projet.

Votre projet a suscité un grand enthousiasme au Burkina Faso. Quelle est son utilité pour un pays comme le nôtre?

Le satellite est d’une grande utilité pour toute nation, mieux pour un pays comme le Burkina. Le fonctionnement d’un satellite en orbite va améliorer ce qui est déjà fait dans des domaines comme l’agriculture, la prospection minière, les ressources en eau et la santé. La prévision climatique sera meilleure tout comme l’étude des sols. Burkina-sat1 est un satellite à objectifs scientifiques.

Il y a aussi des critiques qui sont émises par certains selon qui, le Burkina Faso a des priorités plus urgentes que la conquête spatiale. Que répondez-vous à ces personnes?

Je suis persuadé que ceux qui tiennent ces propos méconnaissent l’importance de l’exploration spatiale, parce que beaucoup de choses arrivent sur le sol à partir de l’espace. Et, le contrôle de l’espace pour nous va nous permettre de résoudre les problèmes fondamentaux des Burkinabè. Ce sont, entre autres, la pluviométrie, les changements climatiques, la détection des ressources en eau, la gestion des sols, la contribution à l’amélioration de la santé des populations.
Notre ambition est de répondre à la question : Comment utiliser le Spatial pour faire face aux défis socio-économiques du Burkina Faso? C’est d’ailleurs une préoccupation que nous avons évoquée avec SEM Roch Marc Christian KABORE à notre audience du 3 septembre 2020.

Avez-vous reçu du soutien financier pour réaliser ce gigantesque projet, le deuxième du genre en Afrique noire après l’expérience rwandaise?

Nous avons reçu le soutien financier de l’Etat burkinabé pour la réalisation de toutes les phases du Projet Burkina-Sat1.
Le 3 septembre 2020, nous avons été reçus en audience par SEM Roch Marc Christian KABORE. Je voulais lui dire merci, parce que cela témoigne de son attachement au projet. Je suis sorti heureux de cette audience. Le président du Faso a montré qu’il était d’accord pour nous accompagner sur tous les plans afin que le projet soit un succès. Il s’est engagé à accompagner le projet jusqu’au bout. Sur ce plan, il n’y a pas d’inquiétudes pour nous.

Quel est le coût du projet?

Il faut rappeler que le projet Burkina-SAt1, du nom du premier satellite du Burina Faso est un projet entièrement financé sur le Budget de l’Etat burkinabé. La dernière phase étant tributaire des conditions de lancement et du choix du pays de lancement, il nous est difficile de vous donner le coût de cette phase et partant, celui du projet. Cependant, les deux premières phases du projet de Burkina-Sat1, ont couté environ 170 millions de franc CFA.

A quand la prochaine étape?


Nous sommes à la deuxième phase qui est la construction du satellite.
La construction veut dire qu’il faut qu’on assemble les différents éléments nécessaires pour qu’on obtienne un satellite fonctionnel à même d’orbiter autour de la terre, mais aussi de transmettre et de recevoir les données depuis une station au sol. C’est ce qu’on appelle construire le satellite. Après cette étape, nous allons aborder la troisième phase qui est le lancement et la mise en orbite et de sa stabilisation dans l’espace. En 2021, nous pensons que le lancement sera effectif. On aurait pu le faire en 2020 mais la pandémie de la covid 19 a retardé les choses.

Avez-vous un dernier mot?

Je réitère mes remerciements à toute la presse, qu’elle soit nationale ou internationale. Chacun a voulu informer, par son canal, sur le projet de Burkina-Sat1.
Je remercie aussi tous les internautes pour leur intérêt pour ce projet.
Je dis merci au professeur Alkassoum Maïga, ministre en charge de la recherche qui, a cru au projet, a permis son démarrage et le porter au Président du Faso qui a marqué son engagement à l’accompagner au plan politique et financier.

Entretien réalisé par Amadé Adama Soro

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