Dès le premier jour de son investiture et le lendemain, les médias montraient le président Joseph R. Biden signant des décrets présidentiels sur un large spectre de sujets prioritaires. Cette célérité souligne une volonté de la nouvelle administration d’imprimer sa marque et son rythmique à la conduite des affaires, marquant ainsi une rupture avec l’administration précédente de Donald Trump. Au-delà de la rupture, c’est aussi une continuité, à savoir le rôle de leadership sur la scène internationale et de juguler les conséquences de la crise sanitaire et économique sur le plan intérieur. On se rappelle encore qu’un autre président démocrate Barack Obama avait dû s’employer pour trouver une combinaison de mesures pour gérer la crise économique de 2008.
Voici un aperçu des axes prioritaires de l’administration Biden :
La relance économique dont le coût est estimé à 2000 milliards de dollars. Un projet de loi sera soumis au Congrès très prochainement. Ce plan de relance inclut une assistance financière aux entreprises, écoles et universités, ménages et aux Etats. D’importantes ressources viendront aussi renforcer la lutte contre le Covid-19. Pour augmenter le pouvoir d’achat, le salaire minimum fédéral est passé de $7 à $15 dollars de l’heure.
L’immigration : un plan détaillé de régularisation des 11 millions d’immigrés illégaux a été déjà présenté, ce qui leur ouvre la voie à l’acquisition de la citoyenneté américaine dont la durée du processus sera comprise entre 3 et 8 ans. Les déportations des immigrés illégaux vont désormais se recentrer prioritairement sur les criminels. Pour tarir les sources de l’immigration illégale à la frontière sud des États-Unis, un plan d’aide au développement de 4 milliards de dollars est prévu pour les pays de l’Amérique centrale comme le Guatemala, El Salvador ou le Honduras.
Le leadership américain sur la scène internationale : le retour des États-Unis à l’Accord de Paris sur le climat et au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé sont déjà actés. L’accord sur le nucléaire iranien est l’un des prochains dossiers prioritaires en matière de politique étrangère. Pour ce qui est de la guerre commerciale avec la Chine lancée sous Donald Trump, elle va certainement continuer pendant l’administration Biden même si la rhétorique sera moins virulente. Parce que la Chine est un concurrent direct et stratégique dans le leadership mondial mais aussi pour garder la place de la première puissance économique mondiale. La lutte contre le terrorisme reste une priorité, et un désengagement en Afrique n’est pas d’actualité.
Boukary Sawadogo, Ph.D.
Professeur, écrivain, analyste politique
City University of New York
