Lutte contre la corruption:
Une guerre “asymétrique”?
On ne cessera jamais de le souligner, la corruption est un phénomène dont les méfais sont incalculables pour toutes les nations et singulièrement celles en construction comme la nôtre.
Présente dans la vie quotidienne des citoyens, cette gangrène trouve dans les périodes électorales un terreau fertile pour étaler ses métastases dans le tissu du corps social . Si la notion de la corruption telle qu’elle est pratiquée de nos jours diverse d’une société à une autre, la véritable constance du phénomène de la corruption réside dans le trafic d’influence qu’elle induit impactant négativement la bonne marche de la société
Période de grandes corruptions actives ou passives par excellence, les campagnes électorales sont particulièrement propices à la circulation remarquée des espèces sonnantes et trébuchantes
Les candidats aux prochaines élections ne manqueront pas d’annoncer les batteries de mesures anticorruption qu’ils seront amenés à adopter une fois élus
Entre les tenants des propositions extrêmement sévères voire extrêmes comme la liquidation physique des voleurs des derniers publics et les chantres de l’application des dispositions règlementaires dans leur rigueur, les populations notamment rurales gagneraient à être sensibilisées sur les effets pervers de ce fléau social aux effets dévastateurs pour l’économie nationale.
Pour de nombreux citoyens, la reconnaissance à son bienfaiteur même moyennant une somme d’argent est une bienséance africaine voire humaine. Or, ramenés à l’échelle nationale, les actes de corruption ne peuvent que nuire à la bonne marche des institutions, l’égalité des citoyens devant la loi et le devoir de recevabilité. Lutter contre la corruption est certes une bonne chose, mais sensibiliser les populations sur les tenants et les aboutissants de la pratique est encore mieux.
Amadé Adama SORO