Ce 15 octobre 2023 est marquant pour l’une des plus importantes avenues de l’arrondissement 1 de la capitale Ouagadougou. L’avenue Charles De Gaulle porte désormais le nom de Boulevard Capitaine Isidore Noël Thomas SANKARA. Cette avenue débute à l’Est en reliant principalement le chemin quittant l’arrière plan de la primature au niveau de l’avenue du Burkina, puis passe devant les entrées sud de l’Université professeur Joseph Ki-Zerbo au quartier Zogona, par la suite devant les boutiques ceinturant la chapelle Scolasticat Saint Camille au quartier Wemtenga ainsi que la direction du Centre des Impôts Ouaga 5. Plusieurs voies sont adjacentes au boulevard Capitaine Isidore Noël Thomas. C’est notamment l’avenue de l’Indépendance, l’avenue Babanguida, l’avenue Lamine Gueye et le Boulevard des Tensoba. Le Boulevard Capitaine Isidore Noël Thomas SANKARA achève sa course à l’entrée de l’hôpital pédiatrique Charles De Gaulle.
La première pierre de l’hôpital pédiatrique qui porte l’ancienne appellation du boulevard Capitaine Isidore Noël Thomas a été posée le 6 décembre 1996 à l’occasion du sommet France-Afrique par les anciens présidents français Jacques Chirac et burkinabè Blaise Compaoré. L’inauguration sera faite le 30 janvier 2001 par l’ancienne première dame française Bernadette Chirac.
Pour rappel, peu avant l’arrivée du président Emmanuel Macron à Ouagadougou en novembre 2017, des organisations de la société civile, notamment le balai citoyen avaient pris l’initiative de rebaptiser l’avenue Charles De Gaulle et en boulevard Thomas Sankara. Pour ces organisations de la société civile du Burkina Faso, cela était un message au Président français pour lui dire que la fin de la Françafrique doit passer des paroles aux actes.
Lors d’un atelier de sensibilisation à la gestion des noms de lieux tenu du 04 au 08 août 2008 à Ouagadougou maître Titinga Frédéric Pacéré chef traditionnel, homme de lettres et de culture, fondateur du Musée de Manéga avait livré une communication relative à la toponymie des rues de la capitale Ouagadougou. Il a expliqué que ce n’était pas un fait du hasard que les noms ont été donnés aux rues, aux places selon l’histoire, la tradition, la culture et les hommes de cette ville. C’est en 1997 que l’ex bourgmestre de Ouagadougou, Simon Compaoré, a installé une commission chargée de proposer des noms de rues et places de la ville de Ouagadougou. Cette commission composée d’hommes de culture, de chefs coutumiers, de griots, d’historiens, était présidée à l’époque par maître Titinga Pacéré et a travaillé pendant deux ans. Plus de 1 700 noms ont été proposés au terme des travaux. Ces noms tirent leurs racines de l’histoire de la ville, de ses valeureux fils et filles, font ressortir tous les événements vécus dans cette ville, ses tenants et aboutissants. Selon Maître Pacéré, il s’est agi pour cette commission de donner par l’exemple de le ville de Ouagadougou et en attendant d’autres ville, une université d’enseignement, un laboratoire.
C’est ainsi que les nationaux qui ont marqué l’histoire de ce pays ont vu leurs noms donnés à des lieux et rues de la ville de Ouagadougou. C’est en reconnaissance aussi des bons et loyaux services rendus à la nation qu’une rue porte un nom. Les personnalités, les héros, nationaux ou internationaux sont aussi glorifiés dans les rues de Ouagadougou.
Vivement donc que chaque citoyen par ses actes et faits, ait l’honneur de voir un jour une rue porter son nom.
