Peut-on informer sans communiquer ? : L’écrivain professionnel et consultant burkinabè Adama Amadé SIGUIRE répond en invoquant la responsabilité

Peut-on informer sans communiquer ? : L’écrivain professionnel et consultant burkinabè Adama Amadé SIGUIRE répond en invoquant la responsabilité

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Et si chacun assumait sa responsabilité. Je n’ai pas suivi 7 infos de la télévision BF1 hier soir. J’étais dans mon grain avec des amis pour bavarder. C’est souvent nécessaire. Mais, j’ai eu des bribes. Le débat entre mon grand frère Newton Ahmed BARRY, DA Sié, et le Professeur Serge Théophile BALIMA était houleux. DA Sié a tenté de démontrer que derrière toute information, se cache la volonté manifeste de communiquer. Je crois que le Professeur BALIMA et Newton Ahmed BARRY,journalistes de profession, ont défendu la thèse selon laquelle , il faut dissocier le communicateur du journaliste. C’est assez intéressant. Je crois que dans les écoles de journalisme, on tente de faire comprendre aux jeunes apprenants qu’un journaliste n’est pas un communicateur et pour cela, le journaliste doit garder sa neutralité. Il ne doit pas prendre parti.Voilà une belle théorie. C’est comme le communisme. C’est très beau dans les livres, mais c’est impossible dans les faits. Voilà pourquoi les communistes n’auront jamais le pouvoir. Informer sans communiquer, c’est très beau pour être vrai. De fait, c’est impossible. On communique en informant ou on informe pour communiquer. De fait, les deux verbes sont indissociables. Mais, il y a une réalité que j’enseigne lors de mes formations en management. On peut communiquer inconsciemment. On peut parler en pensant qu’on a bien parlé alors qu’on a mal parlé. On peut manquer de méthodes et de stratégies de communication. Mais, chaque fois qu’on écrit ou qu’on parle, on communique pour le bien ou pour le mal. C’est la logique d’Aristote. Le bon milieu n’existe pas. Même dans la logique de Hegel, on défend une thèse ou une antithèse. Pourquoi défendre une thèse ou une antithèse ? C’est pour communiquer. C’est pour prendre position selon ses intérêts. Le problème que nous rencontrons avec certains journalistes en cette période de guerre , c’est cette volonté de théoriser comme si l’on vivait sur du papier..C’est aussi cette volonté de ne pas affronter les faits, de ne pas voir la réalité. On reste dans des formes classiques apprises , mais qui sont dépassées. Nous avons donné une conférence de presse le vendredi 31 mars au Centre de Presse Norbert ZONGO. Il y a avait près de 20 médias..J’ai suivi et écouté les reportages. Nous avons abordé cinq points. Aucun média présent au Centre de Presse ne s’est contenté d’informer les gens sur notre conférence. Aucun. Tous les médias présents ont fait de la communication. La télévision Oméga a écrit sur sa page:” Adama SIGUIRE du RISA se désolidarise des auteurs de violence à l’encontre des journalistes de Oméga.La RTB a mis l’accent sur notre appel à soutenir le Président TRAORE. Minute.Bf a repris mes propos sur Boukary OUEDRAOGO. Quand tu lis et écoutes les différents médias sur la même conférence, tu peux croire que ce n’est pas la même conférence. Pourquoi cela? C’est de la communication..Chaque média a mis l’accent sur le point qui l’intéresse. Un journal en ligne relayait fréquemment mes publications, mais depuis que je communique pour la Transition, le journal ne relaie plus mes publications, il relaie les publications qui communiquent contre la Transition.Pour conclure, le problème reste posé : les Burkinabè ont cette manie de fuir leurs responsabilités. Aujourd’hui, les journalistes sont confrontés à cela. J’ai écouté un journaliste qui a dit que la suspension de France 24 au Burkina est bonne et mauvaise. Ça veut dire quoi dans la science du discours, qu’elle soit celle d’Aristote ou de HEGEL? Assumons nos responsabilités. L’information dans la neutralité relève de la théorie journalistique. Newton Ahmed BARRY communique contre la Transition. Il a ses raisons. L’écrivain Professionnel Adama SIGUIRE communique pour la Transition. Il a ses raisons. Il y a une certaine lâcheté sur les plateaux qui m’énerve. On confond la ruse et l’intelligence. Et ainsi on se croit plus intelligent que les autres. On est pour ou contre et on assume. Un point.Il y a quel mal a assumé ses responsabilités quand on se dit digne d’être homme? Dans cette crise au Burkina, aucun média n’est neutre, aucun journaliste ne donne de l’information. Tous les médias et tous les journalistes communiquent. Il y a ceux qui communiquent pour la Transition et il y a ceux qui communiquent contre la Transition.. Acceptons cela. Maintenant, j’appelle à la tolérance. Restons dans le débat, dans l’intelligence. Moi, par exemple, je communique pour la Transition. Et je le dis haut et fort. Je n’ai pas peur d’un journaliste ou de toute autre personne dans ce pays qui communique contre la Transition. Il n’existe pas dans un média. Qu’on nous mette ensemble sur un plateau. Je n’ai jamais refusé d’affronter quelqu’un qui communique contre la Transition et je ne refuserai jamais qu’il ait 40 doctorats ou cinq cornes, c’est son problème.. J’ai dit à ceux qui soutiennent la Transition: restons dans l’intelligence. Évitons toute forme de violence. Le bien ne doit pas avoir peur du mal. C’est nous qui sommes sur la bonne voie. Pourquoi allons-nous utiliser la violence? L’intelligence me suffit largement pour affronter mes adversaires et mes détracteurs si je juge cela nécessaire. Il y a des activistes qui ne méritent pas ma réponse. Je n’engagerai jamais un débat avec un élève de sixième. Dieu nous bénisse.

Adama Amadé SIGUIRE

Écrivain Professionnel/Consultant.

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