L’Union européenne pourrait interdire toute importation de produits pétroliers russes d’ici la fin de l’année. La proposition doit encore être validée à l’unanimité par les Etats membres. “Ce ne sera pas facile”, a reconnu la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen.
La Suisse jusqu’ici a repris les sanctions européennes va probablement poursuivre sur cette voie. En cas d’adoption d’un embargo sur le pétrole russe, son approvisionnement ne devrait toutefois pas être trop touché. Même si la Suisse a une consommation élevée de sources d’énergie liquide en comparaison internationale. C’est l’assurance donnée par Fabian Bilger, de l’association des importateurs de combustibles “Avenergy Suisse”. Seule une infime partie du pétrole brut importé dans le pays vient de Russie.
Il y a près de 20 ans, près du tiers du pétrole importé en Suisse provenait du Kazakhstan, pays sous influence russe, ou de Russie. En 2020, les cartes ont été redistribuées, les Etats-Unis étant devenus le second plus important fournisseur de la Suisse, derrière le Nigeria. Et le Kazakhstan et la Russie pèsent désormais moins de 6% du total.
Selon toujours Fabian Bilger, l’importation de pétrole brut ne représente que 25% des importations pétrolières totales. Les 75% restant sont constitués de pétrole déjà raffiné en provenance de l’Union Européenne. Le marché du pétrole étant souple, le pétrole russe peut être remplacé rapidement par du pétrole provenant d’autres pays producteurs. Certains raffineurs seraient certes confrontés à des défis logistiques en cas d’embargo, mais le marché dans son ensemble pourrait s’adapter.
Enfin, en ce qui concerne le prix du pétrole, Fabian Bilger part du principe qu’une partie des effets des sanctions a déjà été anticipée. “Les négociants en matières premières en Europe semblent avoir déjà réagi à la menace d’un embargo et achètent nettement moins de pétrole russe”.