Histoire/Passé colonial des pays africains : La Namibie institue ce 28 mai la commémoration du génocide des Hereros et des Namas

Histoire/Passé colonial des pays africains : La Namibie institue ce 28 mai la commémoration du génocide des Hereros et des Namas

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La Namibie a officiellement institutionnalisé, ce 28 mai, la commémoration du génocide des Hereros et des Namas.

Au milieu du XIXe siècle, les peuples qui vivent dans la région qui correspond aujourd’hui au centre de la Namibie sont les Herero, Nama, Basters, Damara, Khoisan et Ovambo.

Les premières troupes allemandes débarquent dans la colonie au milieu de l’année 1889, menées par Curt von François.
Samuel Maharero, fils de Kamaharero, de plus en plus déçu par l’attitude des Allemands, et Hendrik Witbooi, qui comprend l’ampleur de la menace coloniale, s’allient. Face à ce front unifié, von François lance, dans la nuit du 12 avril 1893, une attaque surprise sur le camp de Witbooi : les troupes allemandes massacrent pas moins de 75 femmes et enfants. En dépit de ce bain de sang, von François ne parvient pas à soumettre Witbooi.

En 1894, il est remplacé par Theodor Leutwein, qui reprend le contrôle en imposant l’application des traités de protection. Samuel Maharero se rapproche de Leutwein pour étendre son pouvoir. Défait après une féroce bataille de treize jours, Witbooi doit se résoudre à signer un traité de collaboration avec les Allemands.

En 1896, les deux chefs combattent aux côtés de Leutwein contre les Mbanderu et les Khauas Khoi : c’est la première des nombreuses campagnes conduites contre les «tribus rebelles» dans le double but d’étendre l’influence de Maharero et de libérer des terres, du bétail et de la main d’œuvre pour les colons allemands. Les survivants des combats sont systématiquement envoyés aux travaux forcés tandis que les terres et le bétail des Herero passent aux mains des Allemands. Quand la peste bovine frappe les territoires surpeuplés laissés aux Herero, les conséquences économiques et sociales sont catastrophiques. À la fin de la décennie, les Herero ont perdu leur indépendance.

En 1904, en réaction aux règles imposées par l’administration coloniale allemande ainsi qu’aux abus et maltraitances des colons, une révolte éclate dans le Sud-Ouest africain allemand, aujourd’hui la Namibie. Les forces du Deuxième Reich la répriment avec brutalité et mettent en défaite les Herero. Un ordre d’extermination – émis par le général Lothar von Trotha le 2 octobre 1904 – enjoint les troupes du Kaiser à tuer sans distinction, condamnant ainsi hommes, femmes et enfants. Les Nama prennent à leur tour les armes contre les Allemands et subissent le même sort que les Herero. Dans les camps de concentration ouverts en 1905, comme ceux de Windhoek, Swakopmund et Shark Island, les prisonniers Nama et Herero sont éliminés par le travail et succombent à la maladie, aux mauvais traitements et à la malnutrition. Des crânes de victimes sont alors envoyés en Allemagne à des fins de recherches scientifiques raciales.

Ce massacre, perpétré entre 1890 et 1908 par les forces coloniales allemandes, a marqué l’une des pages les plus sombres de l’histoire du pays. Après cette période tragique, le territoire est placé sous mandat de la Société des Nations, qui le confia à l’Union sud-africaine à la suite de la Première Guerre mondiale.

Mais sous administration sud-africaine, la ségrégation raciale est instaurée, les populations noires notamment les fermiers sont expropriées. En mars 1972, face aux tensions croissantes, le Secrétaire général des Nations Unies, le Dr Kurt Waldheim, effectue une visite en Afrique du Sud-Ouest, encore sous contrôle sud-africain. L’ONU avait pourtant révoqué ce mandat en 1966, et reconnu en 1973 ce territoire sous le nom de Namibie et la SWAPO, la South West Africa People’s organisation comme seul représentant du peuple namibien.

Stèle de la bataille de Gross-Nabas, Namibie.
Bataille contre Hendrik Witboi (sic), 2-4 janvier 1905

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